Mois : octobre 2016
Le Docteur Roland Zissu vient de s’éteindre à l’âge de 97 ans.
Médecin aimé de ses patients, on peut aussi lui donner le titre de Professeur de notre discipline médicale homéopathique, formé à l’époque par le Dr Iliovici.
Lors de mes études de médecine, et encore en quatrième année de médecine, nous étions quatre à prendre la route dans notre petite voiture de Lille à Paris le jeudi soir pour revenir dans la nuit. Nous avions découvert un enseignement clinique clair et pédagogique de l’homéopathie.
C’est bien lui qui nous a mis le pied à l’étrier et grâce à lui, nous découvrions à Paris toute la richesse des acquis de l’école homéopathique française, du CHF et de l’INHF, trois structures présentes dans de prestigieux congrès à l’hôtel Lutetia.
Le Docteur Zissu a écrit des nombreux ouvrages dont une trilogie fondamentale sur les types constitutionnels en collaboration avec le Dr Guillaume. Il écrivit ensuite de nombreux articles et actualisait sans cesse ses connaissances.
Ces dernières années même les membres de sa société encore bien active dont il était le président témoignaient de la vivacité de son esprit.
Puissions nous prendre l’exemple de Roland Zissu, dans l’approfondissement et l’art de notre discipline le plus longtemps possible, mais il nous a mis la barre haute!!
Que sa famille et ses proches reçoive notre soutien au nom des sociétés que je représente, la société de perfectionnement en homéopathie du nord SPHN, et celles ou je suis présent comme membre actif, la société savante d’homéopathie SSH et le syndicat national des homéopathes français SNMHF, et aussi en mon nom propre en souvenir de mes premières années d’entrée dans ce monde de l’homéopathie, où Roland Zissu m’a alors si bien accueilli.
Docteur Didier Deswarte
Les obsèques du Dr Roland ZISSU auront lieu au Funérarium du Père-Lachaise – 7, Bld de Ménilmontant – 75020 PARIS le Vendredi 28 octobre 2016 à 9h00 (Métro : Philippe-Auguste)
Ici et maintenant
« Da sein », terme employé par la phénoménologie. Ce qui est devant nous et qui est. Accepter ce qui est devant nous à comprendre. Déjà par ce dernier mot, la langue française est captative. Il y quelque chose à prendre, à s’accaparer. En langue française, une phrase bien courant telle que: « il y a » est traduite en allemand par: « es gibt ». Dans le premier cas quelque chose est à prendre, dans le second cas, quelque chose est donné là devant nous. Ce n’est pas la même signification.
Nous accaparons par notre rationalité, nous lysons et morcelons par notre ana »lyse », nous mettons en morceaux. Ces mêmes morceaux si nous les remettons en présence, celà ne fonctionne pas de la même manière qu’avant de les avoir séparés! Si nous n’envisageons pas les interactions nous sommes devant un modèle qui n’est pas de l’ordre du vivant.
Penser, qu’il y quelque chose qui est devant nous et qui est, c’est accepter son fonctionnement à part entière, y compris ce que l’on est pas capable de com »prendre ».
Nous parlons d’un objet mais c’est encore plus vrai pour une personne. L’accepter y compris dans ce qu’elle ne montre pas de visible, accepter la part d’elle même qui est sous-jacente à son être même. Accepter son histoire et la respecter dans ce qu’elle a de plus individuel et de personnel.
Nous avons eu un conférence dernièrement à la société de perfectionnement en homéopathie du Nord – SPHN- Un gériatre hospitalier était invité par l’intermédiaire du docteur Olivier BERNARD, membre de notre société. Ce gériatre nous a montré une autre dimension de la clinique à propos du sujet des plaies chroniques. Vous aurez beau rechercher tous les meilleurs pansements, vous n’arriverez à rien si vous ne comprenez pas mieux la personne qui est là devant vous dans son contexte de vie personnelle. Plutôt que comprendre il s’agit, de se mettre en empathie. Notre conférencier hospitalier nous a donné là une belle leçon clinique d’autant plus qu’il connait remarquablement l’homéopathie qui est une discipline qui nous aide à individualiser le soin.
Sur une des projections apparaissait le terme « Dasein », qui n’était pas en guillemets et lors de l’interactivité de l’assistance , un de nos confrères posait la question, sur ce mot qui apparaissait là comme une faute de frappe: c’est quoi le dasein? en prononçant à la française. « Dasein » c’est ce concept développé par Heideger, mais c’est simplement la notion de l’existence, là devant nous, celui qui existe et comment il existe. Et nous soignants, si nous pouvons encore être le médecin du soin et si nous pouvons encore défendre cette prétention, nous avons à accepter cette existence devant nous et faire que cette personne aille au mieux vers sa guérison. Sa guérison ce n’est pas celle d’un autre, mais la sienne propre. Ce n’est pas obligatoirement celle qui est inscrite dans nos études statistiques, c’est celle que nous avons à faciliter là devant nous dans l’intimité de notre cabinet médical au sein de cette relation même que nous avons instituée. Cette relation est particulière car elle s’inscrit aussi dans une déontologie et une éthique, elle nous est spécifique. Autre débat….