Mois : novembre 2016
La Société de Perfectionnement en Homéopathie, SPHN organise le 8 décembre 2016 une soirée sur les soins de support en homéopathie.
Nos experts seront les Drs Jean Phillippe Wagner, oncologue à Dunkerque et Jean Michel Rohart de Pérenchies.
Consultez le programme SPHN
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A propos de l’émission sur « fréquence médicale » sur l’homéopathie.
Ci joint le lien
Deux questions lors du débat sur fréquence médicale semblent primordiales pour le présentateur ne serait ce que ne pas perdre la face officielle de la médecine dominante.
La loi de similitude qui, si ce n’est l’abstraction sous jacente, est issue de la fin du 18 e siècle et deuxième point, ce qui fait l’objet d’un sondage pour les internautes, le fait que l’homéopathie fasse ou non partie d’un abord scientifique ou plus précisément, la question: l’homéopathie, aujourd’hui est elle scientifique? En d’autres termes a t’elle les critères de l’évidence base-medecine?
La similitude est une approche tout à fait originale, que l’on peut voir comme singulière, hors des sentiers battus du siècle des lumières. Nous sommes à une époque charnière de notre rationalité , nous sortons des concepts alchimiques avec Lavoisier, nous étions déjà sortis des concepts astrologiques avec Copernic, et nous entrons dans la médecine expérimentale et rationnelle avec Claude Bernard. Mais un maillon dans la médecine n’est jamais cité, car il gêne c’est un docteur en médecine pourtant émérite qui connaissait la chimie, c’est Samuel Hahnemann. Il gêne tellement et il colle, car c’est lui qui a inventé le terme lui même d’allopathie, un beau piège, car quand on parle d’allopathie on parle aussi d’homéopathie puisque c’est son contraire. C’est un raisonnement plus analogique que logique.
Nous avons aussi besoin de ressources analogiques dans le fonctionnement de notre conscience, et lors de la relation du patient et du médecin beaucoup d’échanges se font au dehors de la voie rationnelle pure il y a aussi des phénomènes passionnels ou affectifs et aussi tout ce qui ressort de la communication non verbale.
De même au niveau du médicament homéopathique lui même, qui est pour le moment protégé par une qualification spécifique à l’agence du médicament. Ce médicament n’obeït pas aux lois de la chimie, nous ne sommes plus d’une part dans les mêmes échelles pondérales, d’autre part ses lois de fonctionnement doivent plus être recherchées dans la physicochimie. C’est une information thérapeutique que l’on pourrait plutôt qualifier d’électromagnétique. Je vous conseille la lecture de dernier livre de Antoine Demonceaux[1], qui cite les travaux du Professeur Jean Louis Rey sur la bioluminescence et ceux du Professeur Montagnier.
Deuxième point de ce que je voulais ici aborder c’est encore et toujours l’aspect scientifique. Nos étudiants en médecine sont pour la plupart exhortés à passer par les filières dites scientifiques. Nous n’en sommes plus à passer nos humanités. La formation aussi est à dominante scientifique et de plus en plus la raison domine et impose son dictat de la certitude.
La technique semble supplanter l’humain, les robots vont nous remplacer. Des puces électroniques de toute sorte vont pallier à nos insuffisances fonctionnelles biologiques, le trans-humanisme nous traverse pour nous transformer en surhomme.
Vous qui êtes cliniciens, qui examinez vos patients, qui savez les écouter, prendre du temps avec eux, qui avez encore des tables d’examen qui servent à quelque chose. cette rigueur clinique que vous vous imposez, elle a bien servi aussi à quelque chose, c’est de rattraper des diagnostics qui n’avaient pas été faits. Vous avez tous des histoires à raconter de ce type.
Ce patient de 45 ans qui vous consulte pour une toux chronique et qui dans votre cabinet a une quinte de toux brutale et bruyante congestionnant sa tête et vous la reconnaissez cette toux, c’est une coqueluche, la biologie va le confirmer, et pourtant ce Monsieur sortait d’un service de pneumologie qui le soignait pour allergie depuis des mois.
Un autre soigné aussi en service hospitalier pour suspicion d’allergie pour une éosinophilie biologique et moi médecin homéopathe je le renvoie en médecine interne pour suspicion de syndrome pulmo-rénal, avec raison car c’était une maladie de Churg et Strauss.
Un autre encore qui vient pour ses lombalgies pour faire de l’acupuncture. L’interrogatoire des modalités de la douleur lombaire basse à recrudescence nocturne et sans irradiation me fait pratiquer lors de cette première consultation un toucher rectal! et le diagnostic de cancer prostatique métastasé sera posé.
L’accélération de nos rythmes de vie, l’insuffisance de temps consacré à l’écoute, la négligence de l’impact de l’examen clinique physique sont des écueils à notre efficacité de clinicien.
Mais cette rigueur clinique elle doit nous être naturelle, évidente et doit aussi être compensée par une souplesse de notre rationalité pour gêrer l’incertitude. Nous ne pouvons être toujours dans la certitude.
Je vous renvoie à cet article paru dans le New England Journal of Medecine, et cité dans le JIM :
« Le raisonnement clinique, ancré de nos jours sur la « médecine basée sur les preuves » inclut aussi la gestion de l’incertitude, quoiqu’en disent les plus fervents adeptes de la médecine scientifique : l’observation médicale et l’empirisme n’étaient-ils pas, pour Claude Bernard, des points d’appui nécessaires à la médecine scientifique ?8 et cette tolérance de l’incertitude est encore confirmée par une récente Perspective du New England Journal of Medicine, journal de pointe « hypersélectif » s’il en est, publiant les données les plus évaluées et pertinentes de la « médecine basée sur les preuves » : la gestion de l’incertitude y est potentiellement jugée comme un élément d’une prochaine révolution médicale »
http://www.jim.fr/medecin/jimplus/tribune/e-docs/eloge_de_la_clinique__162214/document_edito.phtml
http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1606402
As faculty, we will have to model for our students the practice of medicine in which it is all right to be uncertain — perhaps reminding ourselves of Osler’s maxim that “medicine is a science of uncertainty and an art of probability.â€4 Ironically, only uncertainty is a sure thing. Certainty is an illusion.
[1] Dr Antoine DEMONCEAUX – La santé autrement, éditions cherche midi, 2016, p 36.
L’efficacité
Comment juger que nous sommes efficaces? Notre rôle de médecin est il d’être efficace?
Deux phrases sous forme de questionnement, mais sont elles identiques?
J’ai le souvenir, d’une exposé que j’avais fait à des pédiatres dans un lieu universitaire, à propos du terrain en homéopathie en pédiatrie.
A la fin de l’exposé me fût faite cette réflexion: « quand on vous entend, on a l’impression que vous avez l’obsession de guérir ». Curieuse réflexion, n’est ce pas?
Ce pédiatre sous entendait certainement que notre rôle est aussi dans la prévention, le pronostic, le diagnostic certes, mais je devais donner l’impression d’être essentiellement thérapeutique. Ou est ce la modalité de l’approche homéopathique de donner cette impression, subjective en l’occurrence, à mon interlocuteur?
Faire que le patient guérisse le plus vite possible par les voies les moins nuisibles possibles. Primum non nocere comme on le lit dans l’école hippocratique. Hahnemann dans le deuxième paragraphe de son Organon ne dit pas autre chose, et il rajoute même: d’aprés des raisonnements faciles à comprendre.
Mais revenons à nos deux premières phrases. Juger de notre propre efficacité, soi même, c’est à dire rester objectif dans notre propre acte de guérir, car telle est notre vocation, ou ce terme est il désuet?
Nous devrions dire exercice de notre profession peut être. Ce qui nous ramène à notre deuxième phrase, du rôle du médecin pour lequel nous avons été formés. Sommes nous médecins à part entière au sortir de la faculté?
Au bout de quelques années de médecin d’expérience, nous apprenons à prendre du recul et à s’auto-observer. Mais revenons au contexte de la première phrase.
En bref conservons une rigueur d’analyse de ce que l’on fait et de manière objective.
En pratique, savoir ce que l’on donne et pourquoi on le donne, se rendre compte que l’amèlioration du patient tient toujours à plusieurs facteurs favorisants, savoir aussi que le patient lui même se guérit et que nous sommes là pour potentialiser ses ressources internes.
Savoir aussi qu’à un moment donné ou dans un contexte donné, nous perdons parfois notre toute puissance quand la maladie a pris le dessus sur le malade et que là même nous avons encore un rôle d’une efficacité qui n’est plus de l’ordre de la guérison mais d’humanité tout simplement.