Mois : février 2017
Rencontrer un patient est un fait qui suppose pourquoi et dans quel contexte il est venu vous voir.
Ce contexte est primordial en pédagogie de formation du médecin et en particulier de la particularité de la consultation homéopathique.
Nous avons des clés permettant un abord global de la personne que pompeusement nous laissons définir comme holistique. Nous n’avons pas le monopole de cette approche surtout é notre époque de¹ la vision dite systémique qui s’impose à nous dans beaucoup de disciplines.
Pourtant nous avons été précurseurs par cette approche homéopathique avec d’autres disciplines telles que l’acupuncture ou même l’ostéopathie dans leurs approches des structures et des fonctions physiologiques. Pourquoi donc le prétendons nous?
La raison est que dans nos formations de médecins nous avons déshabillÃé le corps, au sens propre et figuré, en essayant de l’envisager isolément dans sa structure même, telle une machine. Nous sommes en partie une machine thermodynamique, mais elle fonctionne parce qu’elle est en vie. Et ce concept de vie, nous continuons encore à essayer de le définir. Notre esprit rationnel d’ana »lyse », qui lyse, fragmente, isole, expérimente in vitro, aseptise les concepts de toute influence environne »mentale » ou mentale, se prive du contexte du vivant lui même.
Nous sommes issus phylogénétiquement de la nature, que nous avons bien du mal aussi à définir, et de nouvelles approches telles que la systémique ou l’agoantagonisme nous montrent que pour l’une notre complexité est le garant de notre évolution et en particulier l’émergence de la conscience, et pour la seconde qu’il nous faut accepter qu’une part du vivant nous sera à jamais cachée et qu’il faut accepter que tout système ou approche a un métasystème qui l’englobe qui est même nommé non-modèle. Ce non modèle permet ainsi la libération de notre créativité, notre liberté et la faculté même de décision
Je vous donne, pour clarifier, un lien vers ce document des systèmes agoantagonistes de Bernard Elie Weil. Bernard-Weil +++.
La médecine doit s’approprier ces nouveaux concepts et les chercheurs la considèrent mais nous avons un temps de latence entre la prise de conscience de ce fait et la mise en application au niveau des enseignements.
Individuellement pourtant le médecin, dont la vocation est de soigner, découvre qu’en dehors du cursus de formation, existent des approches passionnantes qui correspondent justement à ces nouvelles approches, et qui paradoxalement peuvent être anciennes comme l’acupuncture et singulières comme la loi de similitude de l’homéopathie. Ces approches sont plus analogiques que logiques. Elles réclament un apprentissage, car elles permettent une vision du patient beaucoup plus large de l’homme « habillé » cette fois, avec ses goûts et ses couleurs et la prise en considération de son environnement. Un patient vivant, beaucoup plus vivant que défini seulement par un nom de maladie.
Nous ne pouvons non plus nous dissocier du langage clinique et de l’approche physiopathologique qui ont une base de type scientifique et rationnelle. Et après avoir découvert avec parfois un certain émerveillement ces disciplines complémentaires, et après avoir vérifié leur bien fondé en les pratiquant, il nous faut aussi raison garder en ne cédant pas à la fascination qu’implique cette démarche. Aucune discipline ne peut tout soigner, il nous faut cerner leurs indications suivant les limites de chaque discipline et suivant aussi nos propres limites, d’où l’importance de nos perfectionnements respectifs dans toutes disciplines.
Comment donc gérer ces approches sans être l’image d’un double Janus. Un regard d’un coté et l’autre à l’opposé. C’est la dialectique des contraires, de l’eau et du feu, du jour et de le nuit, la notion du rythme même de la vie.
Tel patient vient pour une épine dans le pied, et repart après ses soins, et vous ne reverrez peut être pas, tel autre vous voit régulièrement et fidèlement depuis des années sans aller beaucoup mieux. Un autre a un problème non résolu par la médecine classique et par votre approche résout son ou ses problèmes et vous sera acquis et mettra en vous une confiance dont vous devrez vous rendre garant avec vigilance, car ce peut être un piège si vous restez sur un concept de toute puissance. Tel autre patient exposera ses symptômes et sa souffrance à la manière d’une consultation analytique et vous privilégirez l’abord de la sphère mentale, tel autre présentera un contexte polypathologique que vous devrez gérer dans son entier en tant aussi que médecin traitant. Tel médecin aura une consultation sur rendez vous et le patient viendra vous voir pour sa démarche de type homéopathique sans pour celà que vous gériez sa surveillance médicale.
Quelle image a de vous ce patient? C’est une question que vous devez vous poser journellement. N’êtes vous pas dans la toute puissance du savoir ne serait ce que par votre efficacité aux problèmes résolus jusque là ? Docteur, vous faites des miracles! Que répondait d’ailleurs l’acteur apparent de ces miracles dans les paraboles d’évangile? Va! Ta foi t’a guérit! Ce qui veut dire: continue ton chemin vers ta guérison, sois dans ton intériorité, et marche avec confiance.
Ce n’est pas moi qui guérit, pourriez vous dire à votre patient, mais ce sont des forces de guérison qui opèrent en vous à la faveur de nos consultations et d’un traitement qui fait appel à ces forces en vous. Gardez votre indépendance et cheminez, mais restons vigilants.
On ne peut non plus promettre la guérison « ad integrum ». Nous n’en sommes plus à la notion de guérison comme au temps d’Hahnemann mais à la notion de guérison au temps de Canguillem. La santé c’est le retour à un état d’équilibre et d’adaptation.
La maladie peut être encore présente, et l’essentiel est de s’adapter à un nouvel état incluant la maladie elle même.
Notre écoute est variable et le besoin d’écoute est aussi variable. Ecouter peut être aussi un pouvoir. il ne faut pas transformer cette écoute en pouvoir sur le patient. Il est essentiel de rester dans une bienveillante neutralité. Car l’écoute elle même peut être intrusive, surtout si elle est interprétative. Nous nous rapprochons ainsi de l’écoute analytique qui doit être volontaire et annoncée comme telle.
Je tourne ici autour du pot ici pour vous dire quoi? C’est que dans notre approche, de type pluraliste, nous prenons aussi considération des signes mentaux, et que ces signes sont hierarchisables mais pas toujours en première place. C’est tout l’art du médecin dans son expérience de les prendre en considération ou non.
Si nous sommes médecins traitants du patient nous devons tout d’abord, pour un traitement dit de terrain adopter une similitude physiopathologique et favoriser les signes généraux et les polarités tissulaires et fonctionnelles des médicaments par leur pharmacognosie et bien sûr hiérarchiser grâce à la mise en évidence du type sensible où sont inclus des signes de comportement et des signes dits mentaux.
Mais aller plus loin dans la méthode et rechercher le « noyau profond » de la personnalité est alors un excèss. Qui sommes nous pour prétendre connaitre l’autre dans une telle intimité? Nous sommes là devant une véritable intrusion qui à mon avis est limite par rapport à notre éthique médicale. Quand vous passez une heure avec un patient, avec une technique « manipulative », de silence et d’écoute active par redondance des mots exprimés, reformulation et recherche des archétypes animaux phylogénétiques, vous faites autre chose que de l’homéopathie, c’est un jeu dangereux, dont je ne trouve pas de mot composé, un fourre tout psycho-homéopathique. Quand vous avez ciblé ainsi un patient, que faites vous après? Serez vous toujours dans une telle efficacité, et quel pouvoir vous avez entre les mains du moins dans la tête de votre patient! Sachez relativiser cette image en restant aussi dans une humilité bienveillante.
Cette consultation en soi n’est pas anodine et même se suffit en soi sans la prescription, tellement cette seule consultation est en elle même active. Les médecins homéopathes qui me lisent savent à quelle pédagogie homéoapthique je fais allusion. Bien sûr une dose homéopathique prise dans ce contexte aura des chances d’être très active, mais vous aurez alors à disposition une histoire de chasse, un résultat spectaculaire, mais spectaculaire parfois dans la tête du praticien, car pas toujours vérifiée de manière scientifique et rationnelle, dans le suivi du patient.
Nous revenons à l’abord scientifique de nos résultats, ce qui est aussi essentiel, bien que difficile à réaliser car notre approche est très singulièrere. Nous devons continuer à bâtir notre crédibilité vis à vis des partenaires de santé publique et nous avons une grande responsabilité vis à vis des patients et aussi des jeunes médecins qui veulent pratiquer l’homéopathie.
L’homéopathie est une discipline inscrite dans une histoire mais aussi dans l’histoire de ceux qui la vivent en tant que thérapeutique, et nous devons sans cesse essayer d’aller plus avant dans sa définition aussi difficile que la définition même du vivant!
Les russes seraient passés maîtres maintenant dans la propagation des rumeurs. Ce serait semble t’il une activité organisée à des hauts niveaux.
Histoire d’agiter le bocal de l’international.
Le lien à cette information est ici:
http://fr.rbth.com/ps/2017/02/07/les-scientifiques-russes-entrent-en-guerre-contre-lhomeopathie_697083
Il y avait longtemps que l’homéopathie n’avait pas été mise en cause et nous savons que périodiquement la contradiction est relancée vis à vis de la santé publique. Il semble ici que ce fait corresponde aussi à un autre fait, c’est que les russes veulent lancer la fabrication des médicaments chimiques, j’entends, à l’international. Quel heureux hasard, et quelle coïncidence ! La synchronicité a des mystères qui nous dépassent. L’inconscient des peuples sans doute.
En fait ces rumeurs semblent se faire en toute conscience, vous vous en doutez.
Elles feront parler de nous, en tout cas, médecins homéoapthes et nous pourrons argumenter une nouvelle fois.
La chimie a sa place mais elle ne suffit pas à guérir le patient. La maladie grave peut d’ailleurs dépasser les compétences de toute technique.
La santé publique avance pas à pas mais a fait des progrès considérables par la démarche scientifique mais elle ne suffit pas non plus si elle est fait abstraction de l’individu considéré dans sa globalité.
Le terrain inné n’explique pas tout, et l’environnement prend une place de plus en plus prégnante sur la santé, et c’est au médecin d’aider le patient à gérer ce contexte.
la compréhension de l’autre en face de soi nécessite des qualités humaines et des clés de compréhension qui peuvent s’acquérir au travers de cultures qui ne sont pas uniquement contemporaines.
La faculté et l’université doivent former ses médecins et les ouvrir aussi aux sciences humaines et diversifier leur formation pour qu’ils soient des professionnels écoutants, et humanistes et non pas des répétiteurs de protocoles standardisés.
Ce sont les robots qui sont faits pour celà , pas les hommes que sont les médecins. Que la faculté les rende intelligents c’est tout ce qu’on lui demande et donc que cette même faculté sache s’ouvrir à des démarches alternatives qui ont montré leur qualité clinique au niveau du soin.
Nous prenons pour exemple l’homéopathie et l’acupuncture par exemple. Si ces mêmes démarches ne sont pas prises en charge par l’université elles risquent d’être pratiquées par d’autres, et constituer une perte de chance pour nos patients.
DD