le respect dans la parole
Les générations changent et elles transportent leurs inconscients.
Comme toujours pourrions nous penser?
Vais je régler les comptes comme tout à chacun, mes comptes de mon inconscient, ce qui affleure quotidiennement, ces fameuses contrariétés accumulées, ces petites rancœurs délétères comme aime à le rappeler avec raison le Dr Christophe André dans son ouvrage sur les états d’âme?
Dans les échanges actuels dans nos réseaux sociaux, il y à du bruit. Des informations certes mais qui en se contredisant prennent la tête. Les internautes expriment comme ils pensent, à tel point qu’à la limite on ne comprend pas toujours aux travers des fautes qui sont faites quelle langue est parlée là! Si nous parlions toujours comme nous pensions au fur et à mesure, quelle cacophonie!
Car pour parler avec cohérence le propre de l’homme est de prendre du recul. D’ailleurs je ne sais au cinéma, dans les films que vous voyez, si vous pourriez retranscrire tout ce qui est dit ou même comprendre ce qui se dit. J’ai une oreille de septante, certes, mais vous jeunes oreilles sauriez vous me dire si vous seriez capable de répéter chaque phrase à la volée. Si oui vous êtes mutant.
Mutation, un mot curieux dans ce cas qui signifie changer, se transformer. Etymologiquement on pourrait trouver un faux ami qui est devenir muet. Changement qui rend muet, là je tire un peu la langue, au niveau linguistique comme le ferait Lacan qui jouait avec les mots.
Nous ne nous comprenons plus.
Mettez le nez si j’ose dire dans ce qu’on pourrait croire comme étant un lieu de dialogue, je veux parler de ces lieux de « parole » ou de « bruit » partagé. Risquez un commentaire dans les forums ou les « twitt », « tweet », en attendant que nos académiciens ne décident de l’orthographe.
Dans ce lieu dit de dialogue ou d’échanges!!
Vous trouvez là des contradicteurs de tous poils qui parlent comme ils pensent. Vous avez beau mettre les formes, et essayez de verbaliser correctement votre pensée, argumenter, vous vous faites parfois injurier. Les tribunes, c’est un mot qui parle plus peut être telles celles des révolutionnaires ou même des chambres de députés, sont le lieu d’invectives dites musclées.
Les lieux des twitts en sont,des tribunes et là sous le couvert « courageux » de l’anonymat, des mots sont lâchés. Derniérement dans une tribune médicale un confrère se lâchait et traitait de nabot et crachait ses arguments sur une sommité de l’église, qui exprimait un discours humaniste, relaté dans un quotidien médical. Quand on pense que ce sont des Bac plus 8 à 10!
Dans les « échanges » récents, des « confrères »expriment volontairement des propos diffamatoires vis à vis des médecins qui pratiquent des thérapeutiques non prouvées scientifiquement. Qu’ils aient leurs arguments, celà est bien légitime, mais ils ne peuvent s’empêcher d’être d’emblée diffamatoires. Pas le moindre respect de l’autre.
Et ces mêmes médecins s’étonnent que l’on ne débatte pas sur le fond mais sur la forme. Nous avons été atteints justement dans la forme et c’est cette forme que nous défendons. Le dialogue ensuite peut suivre si ces conditions sont remplies.
Dialoguer en s’invectivant, et même comme l’on dit de noms d’oiseau! Est ce une mode?
Le respect de l’autre, est il une donnée obsolète?
En tout cas, confrères, essayons de le rester. Je ne dis pas mes chers confrères, ce serait faire preuve de masochisme, mais essayez donc d’abord de vous civiliser. A l’heure où l’on découvre que les animaux ont des émotions et une vie affective, essayez donc de gérer vos conflits de territoire de manière adulte et responsable.
La médecine est un art, respectant des critères scientifiques mais elle n’est pas que scientifique. Claude Bernard lui même le disait. Les hommes et femmes ne sont pas des souris. Les études sur les grands nombres ne gèrent pas les complexités des individus. Les complexités des poly-pathologies s’accommodent mal des standardisations. Santé publique et santé individuelle, sont deux mondes différents nécessitant des compromissions éclairées.
Ce n’est qu’une question de respect de l’autre. Soyons écoutant et pesons nos mots.
Les mots ont un poids et peuvent blesser. Restons donc en intelligence et en politesse.
Didier Deswarte
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