Mois : mars 2020
Nous sommes confinés, et les acteurs de santé sont sur le terrain ainsi que tous les professionnels indispensables pour notre vie collective. Notre responsabilité est engagée pour limiter le nombre de victimes de cette maladie virale. Nouveau virus, inconnu. Inconnu de notre système immunitaire. Il fait partie des virus émergents, et n’est pas le seul. Les dernières évocations des épidémies des grippes Aviaire et du SRASS ces dernières années nous semblent donc vérifier qu’elles étaient déjà des alertes prémonitoires. Notre mondialisation a fait le reste, et ces épidémies bien loin de nous parfois sont devenues une pandémie en un clin d’oeil, ou plutôt en quelques tours de notre globe terrestre.
Un grand village, ce monde!
Les bonnes règles de bonne santé, sont mises à l’épreuve. Vous souvenez vous ce qu’elles sont? Ce sont les cinq facteurs épigénétiques bien décrits par Joël de Rosnay:
Pour simplifier le langage ce sont les facteurs de notre environnement qui peuvent influer notre code génétique lui même et faire qu’il réagisse mieux à la maladie.
Dans l’ordre d’importance, ces cinq facteurs sont:
La qualité de notre alimentation, l’exercice physique, les gestion du stress. Trois facteurs évidents.
Les deux derniers, sont: avoir plaisir à ce que l’on fait, nous sommes dans le quotidien de nos vies, et la manière dont intérieurement nous gérons émotionnellement ce que nous faisons. C’est prendre plaisir à vivre.
Le dernier et non le moindre, c’est avoir un réseau familial ou amical ou autre qui fonctionne bien.
Ces différents facteurs sont prouvés scientifiquement et peuvent vraiment influencer notre génome, et donc améliorer notre santé en profondeur.
Dans cette période de confinement, les trois premiers facteurs sont bien mis à mal. Et tous n’ont pas à disposition une salle de gymnastique à disposition bien que quelques exercices, la fenêtre ouverte sont possibles à faire et pourquoi pas, en famille.
L’alimentation, c’est peut être le moment de choisir les aliments les plus nécessaires et utiles pour votre santé, et nos commerces locaux en disposent.
La gestion du stress est primordiale.
Il faut faire confiance en nos informations qui sont authentifiées par nos scientifiques. Appliquer donc les consignes, et faire confiance, car ici nous ne sommes pas seulement, en face de nos propres risques mais des risques vitaux d’autrui.
Notre attitude responsable sauvera des vies. Protégeons nous donc, pour protéger les autres et limitons aussi au strict nécessaire l’écoute des informations pour se libérer l’esprit car notre cerveau aussi stresse et se fatigue. Retrouvons donc des joies simples du quotidien et faisons ce que nous n’avions pas le temps de faire en temps normal.
Nous n’avons pas d’autre thérapeutique, mais soigner notre stress et continuer à prendre soin de notre santé est toujours possible pour que notre terrain de fond, notre état général soit plus capable de résister à ce virus. Soignons le terrain pour être moins sensible, et que notre système immunitaire soit au top.
Dans cette guerre, nos armes c’est ce système immunitaire. Et le stress l’affaiblit.
Les thérapeutiques dont vous avez l’habitude et qui renforcent votre terrain de fond, qui vous ont convenu jusque là, sont à continuer et à renforcer.
Nous devons tenir bon dans cette période difficile, qui n’est pas sans risque bien sûr. Mettons toutes les chances de notre coté et respectons les mesures prises, car nous avons une véritable responsabilité collective de sauver des vies.
DD
Nous ne pouvons continuer à opposer nos démarches de soins dans leur finalité, qui est le soin à nos patients.
Nous sommes formés, médecins, et nous avons nos règles éthiques et déontologiques.
Depuis l’époque de Claude Bernard nous exerçons une médecine fondée sur des bases expérimentales et cliniques. Les progrès considérables de la médecine et des sciences expérimentales font de nous des professionnels qui doivent privilégier l’abord scientifique de la médecine.
Cet aspect est surtout le fait des médecines de spécialité. Mais, nous le savons, l’approche du patient dans sa nosologie est plus analytique que synthétique. Cette approche fragmente et c’est bien le propre de la rationalité que d’analyser les situations afin de standardiser au mieux le soin.
Sur le grand nombre, cela permet une analyse statistique appropriée surtout pour l’approche de la santé publique et la gestion des maladies graves chroniques et aiguës.
Notre formation universitaire de type scientifique, donc lors de notre formation de médecin et ensuite notre formation continue incessante, par la suite, sont les garants de la meilleure qualité clinique possible.
L’approche scientifique par définition est une approche sans cesse remise en question, d’autant plus le praticien lui-même.
Dans « la vraie vie du médecin », seul dans le cabinet médical avec les patients qui viennent les consulter, l’approche est déjà plus complexe. Nous ne sommes plus dans la standardisation du soin.
Nous avons devant nous une personnalité complexe, unique, un individu, une personne. Deux mots pour dire, un corps qui réagit de telle ou telle manière et une personne qui vit la maladie d’une façon ou d’une autre.
Individu, indivis, que l’on ne peut diviser !
Personne, l’étymologie est le masque, ou le visage.
Cet autre qui est devant moi et qui interroge ma responsabilité en évoquant ici, Emmanuel Levinas.
Depuis 6 ans j’ai quitté cette fonction, et ce vis-à-vis quotidien. Ce vis-à-vis actualisé à l’époque contemporaine dont les règles changent si vite, surtout à notre époque si « riche » en remises en question ?
La remise en question est une douleur et une richesse, tel un oxymore de plus dans nos vies.
Pour gérer cet autre qui nous consulte, en tant que professionnel autorisé et reconnu par nos pairs, nos connaissances acquises en faculté ne suffisent pas toujours. Est-ce une bonne façon d’exprimer, ici de ma part ? Je ne crois pas.
Si je reprends ma démarche personnelle, mon attrait pour d’autres alternatives thérapeutiques n’était pas tant le fait de contester la démarche médicale ou thérapeutique chimique, que le fait d’avoir découvert par simple curiosité d’autres abords de l’offre de soins à nos patients. En d’autres termes, je me suis engagé dans ces autres abords non pas par réaction de rejet mais par découverte d’autres manières d’aborder le patient et sa maladie.
Pour développer un peu plus ces idées, je vous conseille de rejoindre des sites de réflexion sur l’histoire de la médecine et l’approche biomédicale ou de philosophie du soin de nos amis les docteurs Philippe Colin et Philippe Marchat[1].
Ainsi l’étude d’écrits d’autres traditions ou d’expérimentations de l’époque pré-bernardienne, ne sont pas à rejeter sous prétexte qu’elles seraient dépassées par les découvertes contemporaines.
Nous ne pouvons pas dire que le fondateur de l’homéopathie, Samuel Hahnemann ainsi que ses élèves les plus proches et ses collègues n’étaient pas scientifiques.
Leur démarche fût celle de leur temps mais elle était révolutionnaire pour l’époque.
Les maladies étaient décrites avec force détails mais les causes des maladies échappaient totalement. C’est justement à partir de Claude Bernard que furent privilégiées les causes des maladies, par la découverte des germes figurés et des travaux de Pasteur.
Étant donné qu’à l’époque d’Hahnemann on ne maitrisait pas toutes ces causalités infectieuses, leur démarche fût de comprendre comment trouver les bons remèdes pour que l’individu malade réagisse mieux contre sa maladie. Il soignait donc plus le comment que le pourquoi.
L’approche est ici différente. Les médicaments de l’époque pouvaient être très actifs mais empiriquement donnés ils étaient extrêmement toxiques et souvent pires que le mal.
Hahnemann était un passionné de chimie. Il expérimenta sur lui-même ces médicaments et essaya d’une part de trouver le moyen de rendre efficace ces médicaments en atténuant ses effets toxiques et sa démarche tout à fait expérimentale et empirique lui fit redécouvrir le phénomène de la similitude symptomatique et de l’inversion d’action suivant la dose[1].
Nous ne reviendrons pas sur ses expérimentations qui furent faites avec ses protocoles de l’époque qui ne sont pas non plus ceux de notre époque mais qui méritent d’être cités dans l’histoire de la médecine plutôt qu’être censurés dans les amphithéâtres de nos jeunes étudiants en faculté !
Nous ne pouvons pas non plus reprocher à Samuel Hahnemann d’être né avant Claude Bernard et de s’être intéressé seulement à la fin de sa vie aux premiers travaux de Jenner sur la vaccine.
Son approche de l’individu dans sa globalité et de son individualité, toutes deux garantes de trouver le meilleur traitement possible en l’occurrence ces préparations homéopathiques diluées et dynamisées, dématérialisées, qui n’agiront que si l’organisme est en résonnance ; cette approche est certes tout à fait singulière mais est efficace.
Cette approche n’est pas une alternative, c’est un autre regard, et une autre forme de traitement qui n’est pas de l’ordre d’un mécanisme proprement chimique et pondéral, mais qui nécessite par contre une connaissance approfondie de la souche médicamenteuse, aussi bien organoleptique que physiologique et toxique.
Tous les symptômes sont pris en compte, objectifs et subjectifs en particulier ceux qui semblent non habituels et singuliers, car, sortant du bruit de fond des symptômes banaux, ils présentent alors une plus grande valeur.
Je ne parlerai pas d’autres démarches d’anciennes traditions telles que l’acupuncture ou le Qi-Cong, profondément ancrées dans leurs bases taoïstes à propos des quelles, même des scientifiques de haut niveau actuels s’extasient encore[2].
Nous pouvons donc utiliser en complément ces techniques éprouvées depuis de nombreuses années par ces confrères de haute valeur clinique qui nous ont enseignés. Les patients constatent aux même les effets bénéfiques et ce n’est pas uniquement de la suggestibilité. Beaucoup d’observations cliniques nous surprennent par leurs résultats.
Ces démarches peuvent s’intégrer dans le cursus de tout médecin qui le désire et lui permettront de tout à fait s’épanouir dans sa profession pour le plus grand bien de leurs patients. Toutefois, cela nécessite des formations sérieuses et médicalisées.
DD
[1] Site homeophilo : http://www.homeophilo.fr/v3/index.php?option=com_content&view=article&id=118:homeopathie-et-biologie-une-convergence-profonde&catid=2:home-philo-science&Itemid=11
Site de réflexion du Dr Philippe Marchat, Homeolook.
http://homeolook.canalblog.com/
[2] La réconciliation des contraires. Trinh Xuan Thuan – La plénitude du vide – Livre de poche,Albin Michel, 2016. p349.
[1] Voir pour information la définition de l’hormesis.