Mois : janvier 2023
Huit janvier 2023,
Nous commençons une nouvelle année, qui est censée être pleine d’espoirs ainsi que d’épreuves.
Comme si le printemps, et la nature voulaient écourter cette dernière saison et passer à autre « chose ».
Nous n’avons plus le temps d’hiberner, la nature n’a plus le temps non plus.
La terre n’en peut plus. Qu’est-ce donc que la terre? une couche de vivant, sur terre, sur et dans l’eau, une boule de feu aussi.
Même sans les excès de l’homme, elle est apte aussi à subir ses irrémédiables ères, tranches de temps, qui ont permis l’apparition de l’animal et de l’humain, cet éminent destructeur.
Michel Serres que j’ai souvent cité, na pas hésité à qualifier « la terre », dans le sens de nature, d’ « être de droit ». Nous en sommes issus, l’évolution nous a construit, pas à pas, en tant que vivant tout d’abord, puis en tant qu’être conscient, au sens large, de manière fascinante certes mais avec son lot d’ « inconscients » et ici je parlerai avec humour. Pour nous dépeindre , l’humour est nécessaire.
Qui a dit il vaut mieux en rire qu’en pleurer ? Un auteur célèbre ? Non un proverbe bien classique passé de génération en génération par les grands-mères, dirons-nous. Ces mêmes grandes mères qui ne jouent plus leurs rôles, à l’heure de l’hyper-communication.
Bref, nous avons des raisons d’être inquiets. Mais cette inquiétude n’est-elle pas un moteur ? N’a-t-elle pas été de tous temps ? Nos fondements même de civilisations sont remis en cause. Ces fondements eux même ont été mal compris certes dès l’origine. Pour l’ère chrétienne, dans la bible, il aura fallu que la première progéniture commence par un meurtre.
Homme ou femme nous sommes créés, plutôt que d’assumer, nos parts masculines et féminines en nous, notre « animus » et notre « anima », décrits par Jung, on préfère réduire sa souffrance en faisant appel, aux « progrès » que la science permet, et même entretenir une ambiguïté.
Est ce comme cela qu’il faut éduquer l’enfant et l’initier au « genrisme » ou au transgenrisme ou transexualisme. Ne fallait-il pas un peu plus de maturité dans les projets éducatifs de l’école publique plutôt que de subir les lobbies et groupes de pression, tout est trop rapide.
Nous touchons donc à des fondamentaux de société, de civilisation. Nous sommes en train d’écrire de nouvelles pages, dont nous ne verrons pas les conséquences. Est ce aussi une conséquence indirecte de notre inquiétude de surpopulation mondiale et de ses conséquences? De toute façon les civilisations ont leur durée de vie.
Sachons écouter et accompagner nos générations montantes, pour sortir de notre catastrophisme.
Renouons les dialogues perdus et évitons les coupures générationnelles. Tout est allé si vite qu’il ne faut pas en vouloir aux baby-boomers de ne pas voir vu que la terre était en tel danger. Mais ne cédons pas non plus à cet excès de communication, qui n’est plus une communication mais aussi une agression incessante. On ne peut passer sa « vie » devant « l’incessant journal de la vie » du monde. Il y à là à vivre aussi là où l’on est et voir aussi ce qui se passe là autour de soi.
Un temps pour l’information, un temps pour la vie à vivre là dans son présent.
Notre cerveau s’est développé jusqu’ici, pas beaucoup plus sans doute depuis nos grands philosophes de notre civilisation sans doute. Il risque par contre de s’atrophier et je vous réfère à Gérard Bronner dans son livre sur l’apocalypse cognitive chez Puf. Notre cerveau, à se connecter ainsi, risque aussi d’atrophier ses propres possibilités.
Restons donc vigilants et efficaces, et comme le dit la maxime, ne jetons pas tout avec l’eau du bain. C’est cela la remise en question. Être curieux de tout et discerner.
Que cette année 2023 puisse nous ouvrir plus que nous inquiéter.
Utilisons nos réseaux sociaux, certes en y voyant leurs limites et leurs mensonges.
Un temps pour les ouvrir et d’autres temps à voir là où nous sommes, où nous en sommes.
Prenons le temps de faire nos synthèses de la journée ou des semaines et des mois. Sachons voir la vie, ce qui est source de vie. Et là où est la joie, la vérité n’est pas loin, pour reprendre la vision bergsonienne.
Dr Didier Deswarte